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Le Sommet des Diablerets 3'216 m

Là-haut, au sommet des Diablerets, où le ciel embrasse les neiges éternelles, une aventure s'est inscrite dans le sillage du vent.

L’aube caresse doucement la gare de Bex alors que nous nous retrouvons, six âmes prêtes à gravir les hauteurs. Autour de Paul, guide et âme bienveillante, cinq femmes échangent regards complices et sourires enthousiastes. Un rapide briefing, quelques mots sur l’itinéraire et ses défis, et nous voilà en route, portés par l’excitation d’un jour nouveau.

Au Col du Pillon, la foule s’agite, mais nous savons que bientôt, l’immensité blanche nous enveloppera dans son silence apaisant. Deux sections en téléphérique nous élèvent vers le sommet du glacier des Diablerets. Là-haut, une première pause : l’air vif nous fouette le visage, les cimes se dévoilent, majestueuses. Nos regards se perdent dans l’infini.

Nous glissons d’abord jusqu’à l’arrivée des arbalètes, où les peaux trouvent leur place sous nos skis. Le souffle s’apaise, la cadence s’installe. Devant nous se dessine un passage technique : une arête de 40 mètres où la roche affleure sous la neige glacée. Paul, d’un calme rassurant, nous guide : crampons ajustés, piolets en main, prussik sur corde, un pas après l’autre. Le vent mordant s’infiltre sous les vêtements, glaçant les extrémités. Le doute me traverse, fugace. Mais l’appel de la montagne est plus fort.

Je me lance dans la descente du passage, le cœur battant au rythme de mes peurs. Sous mes pieds, la pente, le vide qui semble nous happer. Mais à mesure que je progresse, la confiance s’invite. À l’arrivée, le sourire de mes compagnes efface toute appréhension. Carole, combattant son vertige, se fraie un chemin avec une force admirable. Nous partageons un regard empli de fierté et de respect.

De nouveau, la montée reprend. L’air se réchauffe, mon corps retrouve sa vigueur, et mon regard se perd dans l’immensité. Je scrute les sommets alentour, imaginant les vallées cachées derrière ces remparts de roche et de glace. Séverine prend la tête du groupe, suivant les instructions de Paul avec assurance. Je me surprends à rêver, moi aussi, de guider un jour d’autres âmes sur ces chemins célestes.

Bientôt, nous laissons Le Sommet des Diablerets sur notre droite et nous dirigeons vers la Tête de Barme. Les derniers mètres se font sentir, mais soudain, nous y sommes : 3’185 mètres d’altitude. Le monde s’étire sous nos pieds. Le ciel est d’un bleu éclatant, la neige d’un blanc pur, et nous, minuscules et grandioses à la fois, suspendus entre terre et nuages. Un instant d’éternité.

Une photo de groupe immortalise cet instant précieux, puis vient le temps de la descente. La neige danse sous nos spatules, chaque virage est une caresse sur la montagne. À mi-chemin, nous nous arrêtons, savourant une collation, un moment de silence. Autour de nous, la beauté brute des Alpes. En moi, une gratitude immense, partagée, je le sais, par mes compagnons de route.

Paul n’est pas qu’un guide, il est une présence apaisante, une âme qui nous enseigne la lenteur et la justesse du mouvement. Avec lui, la montagne devient une méditation en mouvement, un espace où chaque pas, chaque respiration prend tout son sens.

Le retour sur les pistes se fait dans une douce euphorie. Avant de regagner la vallée, une dernière descente, puis une terrasse ensoleillée nous accueille pour une boisson bien méritée. Fatigués, comblés, nous trinquons à cette journée gravée dans nos cœurs.

Merci Paul, merci la montagne, merci la vie !

Martina Ress, rédactrice. Carole Monnard, Wietske Krupers, Anne Pilet, Séverine Chevalley, Paul Schoop, chef de course.