Comment s’inscrire aux courses
 

Grand Paradiso... mon premier 4'000 !

Gran Paradiso (Italie) - 3 jours pour un sommet à 4'061 mètres

Une météo au rendez-vous, un itinéraire avec des vues époustouflantes, un sommet bien mérité, une petite troupe de 6 personnes sympathiques, une cordée de bonheur, un guide qui a su nous mener au sommet avec calme, humour, professionnalisme et fermeté. Quoi de mieux ?

L'aventure commence par un rendez-vous à Bex, chez Paul, notre guide avec Pascal, Marcel, Valérie et Séverine, puis à Martigny pour récupérer Frédérique. La Météo nous permet de passer par le col du Grand-Saint-Bernard, avec arrêt obligé à l'auberge du café à 1€ (eh oui ! ça existe), puis nous descendons sur Aoste. Selon les conseils de Pascal, l'autoroute de contournement est plus rapide. Tellement plus rapide qu'il n'existe pas de sortie à la hauteur de la vallée que nous voulons prendre ! Nous prenons ainsi un peu de temps pour visiter la belle vallée d'Aoste avant de nous engager dans celle de Valsavaranche. Au parking du Pont/Le Breuil, à 1'952 mètres, nous contrôlons une dernière fois notre matériel et c'est parti !

Le chemin suit la rivière, les virages s'enchainent dans la forêt, puis dans la caillasse d'où nous commençons à distinguer le parc national du Grand Paradiso. Après 2h30, nous arrivons au refuge de Victor-Emanuele à 2'735 mètres. Grand refuge « lunaire » par sa construction et son toit métallique. Un petit lac borde le refuge. L'accueil est chaleureux, les petits dortoirs, cosy. Repos sieste au soleil, puis récapitulatif des nœuds, de la sécurité et répartition des cordées. Pas de réseau, donc pas de check météo, mais ne dit-on pas que celui « qui regarde trop la météo, reste au bistro » ? Repas du soir : un délice pour nos papilles et généreux pour nos estomacs. Apparition de bouquetins sur les hauteurs… Hélas, la météo se dégrade. La pluie est abondante et le vent fort jusqu'à 80 km/h. On s'interroge... On sait que ça va durer toute la nuit et une bonne partie de la journée. Pourrons-nous partir demain ? Personne n'a la réponse !

Au réveil à 4h, la météo est toujours déplorable. On déjeune et on se recouche un moment, mais à 6h30, Paul donne le départ car la pluie a cessé même si le vent et les rafales sont encore bien présents. On fera le point au fur et à mesure et sommes prêts pour un plan B, voire C ! Le début de l'ascension se fait sur un bon chemin, puis de plus gros rochers sont à escalader. Occasionnellement, nous prenons le temps de nous retourner pour admirer la vue, à perte de vue. C'est magnifique ! Au pied du glacier on s'équipe : crampons, piolets, habits chauds, cordée. Le vent a faibli mais reste bien présent. Nous entamons le glacier du Grand Paradiso. La trace est visible, grâce aux nombreuses cordées et les crevasses bien visibles sont enjambées. Le sommet est à portée de vue, mais le chemin semble encore long... Une heure plus tard, nous voici au pied du sommet. La Madonne nous attend ! On pose bâtons et piolets afin d'avoir les deux mains libres pour gravir les derniers mètres. Quelques échelons sont franchis par notre guide le temps de sécuriser une corde et l'on se hisse un par un. Il fait froid, très froid. Les rafales sont rares mais le vent encore soutenu. Une fois en haut, la récompense est de taille ! Une vue époustouflante surplombe le vide. Nous sommes si fiers d'être là, sur ce mètre carré, à 4'061m. Le temps de quelques respirations et photos car d'autres attendent la place.

La descente se fait en silence, nos pensées sont encore au sommet. Une pause snack s'impose avant de prendre le glacier de Laveciau. Nous recevons les consignes claires et précises de notre guide pour la traversée de ce dernier « en palier ». Frédérique, première de cordée, zigzague entre et par-dessus les crevasses sous l'œil attentif et bienveillant de notre guide. La suite de la cordée marche dans ses pas avec une grande concentration. Certaines crevasses sont gigantesques, d'autres toutes fines. On craint les plus redoutables, celles qui se cachent sous le manteau neigeux. Après une descente interminable, nous voici sur la terre ferme. Nous apercevons le refuge Chabod à 2'710 mètres, mais nous n'y sommes pas encore, il reste quelques enjambées avant de savourer un moment convivial autour de l'apéro : accueil incroyable ! Repas généreux et nuit réparatrice dans un dortoir spacieux et tout neuf.

Le matin, grasse mat' jusqu'à 8h, petit déj', puis un dernier regard sur le sommet et le glacier que nous avons traversés. Avec plein d'énergie, nous entamons la descente aux 102 virages ! Arrivés dans la vallée de la Valsavaranche à 2,5 km de Pont, notre guide fait du stop pour aller rechercher le bus. On embarque et on reprend la route. L'envie nous prend de faire un arrêt à Etrouble pour partager un repas ensemble. Et quel repas ! De retour à Bex, chacun repart chez lui, avec sa fatigue, ses courbatures, ses étoiles dans les yeux et bien sûr, l'envie de recommencer.

Merci à tous ! Vous avez fait mon bonheur pendant ces 3 jours… Et que de belles photos en souvenir !

Séverine Badan (rédactrice), Valérie Murset, Frédérique Jaton, Pascal Schmid, Marcel Hartmann et Paul Schoop (chef de course).